Edition 5 Erstfeld

Portefeuille

Carola Bürgi

Portefeuille
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5 blaue Plastiksäcke, Klammer mit Rotgold vergoldet, 24 Karat
35 x 30 x 35 cm
2009
Fr. 1300.-

Portefeuille

Carola Bürgi

5 blaue Plastiksäcke, Klammer mit Rotgold vergoldet, 24 Karat
35 x 30 x 35 cm
2009
Fr. 1300.-

Im aktuellen Kontext der weltweiten Wirtschaftskrise scheint das Gold wieder ein Fluchtwert zu sein. Ein Aktien-Portfolio kann vom einen auf den anderen Tag abstürzen, während der Goldkurs nicht aufhört zu steigen. Das Materielle nimmt mehr und mehr den Platz der reinen Spekulation ein.

Weit entfernt von einer simplen Illustration der Börsenschwankungen, oszilliert das Werk «Portefeuille» (2009) von Carola Bürgi, bestehend aus einer elektrolytisch vergoldeten Klammer, die fünf Säcke aus blauer Plastikfolie trägt, zwischen der Faszination für das kostbare, unverwüstliche Material von 24karätigem Rotgold und dem Interesse, das die Künstlerin seit langem für derart bescheidene Materialien wie Plastik hegt.

In ihren Werken verarbeitet Carola Bürgi unter anderem die form- und farblose Plastikfolie, die paradoxerweise eine unerschöpfliche Auswahl an Formen, Bewegungen, ja sogar Geräuschen anbietet: Sie ist leicht, formbar, schillernd; sie fängt das Licht in tausend Facetten ein. An der Grenze zum Immateriellen trifft sie in gewisser Weise auf das Gold in dessen sakraler Symbolik, wenn dieses für die Darstellung des himmlischen Raumes gebraucht wird. Andererseits zeugt die Folie als vergängliches Material vom Risikocharakter eines Portfolio und tendiert danach, der Welt der Börse und der Finanzen die Weihe des Besonderen zu nehmen.

In dieser Gegenüberstellung ist es unmöglich zu wissen, wer Gold gewinnt, das Gold oder das Plastik – das Gold, zurückgebunden auf die Funktion der einfachen Klammer, die die Plastiksäcke trägt und ihnen Wert gibt, oder das Plastik, das in naher Zukunft dem Verfall anheim fällt. Indessen schafft es Carola Bürgi, zwei Materialen zu vereinen, obwohl sich alles einem harmonischen Ganzen widersetzt: das Gold adelt die Klammer und das Plastik wird zur Skulptur.


Dans le contexte actuel de crise économique mondiale, l’or semble être à nouveau une valeur refuge. Un portefeuille d’actions peut s’effondrer d’un jour à l’autre, alors que le cours de l’or ne cesse de grimper. Le matériel supplante petit à petit la spéculation conceptuelle.

Loin d’une simple illustration des indices boursiers, l’œuvre de Carola Bürgi, Portefeuille (2009), littéralement composée d’une pince dorée par électrolyse qui porte cinq sacs en feuille de plastique bleu, oscille entre la fascination pour la matière précieuse et inaltérable de l’or rose 24 carats et l’intérêt que l’artiste porte depuis longtemps à des matériaux aussi pauvres que le plastique. Dans ses œuvres, Carola Bürgi sculpte le film plastique informe et incolore qui, paradoxalement, offre un choix inépuisable de formes, de mouvements, voire de bruits : il est léger, malléable, changeant ; il capte la lumière à travers mille facettes. A la limite de l’immatériel, il rejoint en quelque sorte l’or dans sa symbolique sacrée, lorsque celui-ci est utilisé pour représenter l’espace céleste. D’autre part, en tant que matériau éphémère, il témoigne du caractère à risque de tout portefeuille de crédit et tend à désacraliser le monde de la bourse et des finances.

Dans cette confrontation, impossible donc de savoir qui l’emporte de l’or – relégué à la fonction de simple pince qui doit porter et mettre en valeur les sacs en plastique – ou du plastique – voué à se détériorer dans un avenir proche. Cependant, Carola Bürgi parvient à réunir deux matériaux que tout oppose en un ensemble harmonieux : l’or ennoblit la pince et le plastique devient sculpture.

Caroline Nicod